Sénégal : Les avocats du maire de Dakar entendent faire appel de sa condamnation

Les avocats du maire de Dakar, Khalifa Sall, ont annoncé qu’ils feront appel de la condamnation prononcée vendredi dernier, contre leur client par la justice sénégalaise qui l’accuse d’escroquerie, de détournement de fonds publics et d’usage de faux.

Dans un palais de justice bondé de ses partisans, Khalifa Sall a été condamné à cinq ans de prison, et se voit ainsi écarté de la course à la présidentielle sénégalaise de février 2019, dont il était candidat. Il a été également condamné à une amende de 5 millions de francs CFA. Le directeur administratif et financier de la Ville de Dakar, Mbaye Touré, a écopé des mêmes peines carcérale et pécuniaire que Khalifa Sall.

Un autre responsable du budget de la Ville, Yaya Bodian a été condamné à cinq ans de prison ferme et une secrétaire de Sall a écopé de deux ans, dont six mois ferme. Deux autres agents municipaux sont condamnés à un an ferme. Les deux percepteurs ont été relaxés.

Le maire de la capitale sénégalaise et ses avocats imputent ses déboires judiciaires à son statut d’opposant au chef de l’Etat Macky Sall. Il avait été exclu du Parti socialiste du chef de l’Etat, avec d’autres ténors de la jeune garde de cette formation politique, pour «violences, indiscipline et activités politiques concurrentes» à celle de la direction.

«La justice sénégalaise aujourd’hui s’est affaissée», a déclaré à la presse Moussa Taya, conseiller politique de Khalifa Sall, soutenant que le président Macky Sall a fait «une commande» que le président du tribunal, Malick Lamotte « a exécutée ».

L’affaire courait depuis plus d’un an déjà. Le maire de la capitale sénégalaise et sept de ses collaborateurs étaient poursuivis pour un détournement présumé de 1,83 milliard de FCFA entre 2011 et 2015. Le montant a été finalement réduit par le tribunal à 1,65 milliard de FCFA.

Khalifa Sall était en détention préventive depuis plus d’un an, et son procès avait été reporté à plusieurs reprises. Les demandes de sa mise en liberté provisoire avaient toutes été rejetées.