Mali : la médiation appelle les groupes armés à regagner leurs positions initiales

algerrLa médiation internationale pour la paix dans le nord du Mali a appelé lundi les groupes armés, qui se sont récemment affrontés dans cette région, à revenir à leurs positions avant les combats et à libérer leurs prisonniers.

Conduite par l’Algérie, la médiation demande instamment aux parties concernées de retourner aux positions qu’elles occupaient à la date du 20 juin 2015, date de la signature, par la rébellion à dominante touareg, de l’accord pour le retour de la paix dans le nord du Mali, conclu à Alger, selon un communiqué de la médiation.

L’accord de paix avait été signé le 15 mai par le gouvernement malien et ses alliés. Mais il a été rendu caduc par les violents combats qui ont opposé, du 15 au 17 août, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, rébellion) et le Groupe d’auto-défense touareg Imghad et alliés (Gatia, pro-Bamako), également signataire de l’accord de paix d’Alger.

A l’issue des affrontements, le Gatia a repris la ville d’Anéfis, située à environ 120 km au sud de Kidal, fief des rebelles touareg, et évoqué un bilan de 15 morts dans les rangs de la CMA.

La médiation appelle en outre les protagonistes à poursuivre la mise en oeuvre des mesures de confiance, notamment la libération des personnes détenues, selon le même communiqué.

Un responsable du Gatia, Fahad Ag Almahmoud, a affirmé que son mouvement avait également fait une dizaine de prisonniers dans le camp adverse, à l’issue des combats de la mi-août.

La rébellion, qui a annoncé dimanche la suspension de sa participation au comité de suivi de l’accord d’Alger, à la suite de ces combats, a précisé lundi les conditions qu’elle a posées pour revenir dans ce processus.

Elle exige le départ des milices pro-gouvernementales de la localité d’Anéfis, que le gouvernement malien arrête de soutenir les groupes armés pro-Bamako et que la question d’Anéfis soit examinée en priorité par le comité, a déclaré Sidi Brahim Ould Sidati, membre de la délégation de CMA.

Le comité de suivi est formé des cinq pays membres du conseil de sécurité de l’ONU, des groupes armés rivaux du nord du Mali, de la Mission de l’Onu au Mali (Minusma), d’organisations africaines et internationales.

Selon une source diplomatique, une rencontre entre des diplomates de l’ONU, européens et africains s’est tenue lundi après le départ de la CMA de la réunion du comité afin de trouver une solution d’urgence à la dégradation de la situation.

Malgré l’accord de paix d’Alger, le nord du Mali reste instable et sous la menace d’attaques de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et ce, en dépit de l’intervention armée internationale en cours depuis 2013.