RDC-CPI : Jean-Pierre Bemba écope de 18 ans de prison

baf_bemba-cpiLa Cour pénale internationale (CPI), a condamné ce mardi à la Haye, à 18 ans de prison ferme, l’ex-vice-président de la République démocratique du Congo (RDC), Jean-Pierre Bemba, poursuivi pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre.

Alors chef de guerre, Bemba était au commande des ses troupes lorsqu’elles commettaient, selon la Cour, des meurtres, des viols et des pillages en Centrafrique, en 2002 et 2003.

Alors que le procureur avait requis « au moins 25 ans » de prison contre l’ancien vice-président du Congo, reconnu coupable de cinq crimes de guerre et crimes contre l’humanité le 21 mars dernier, Jean-Pierre Bemba s’en sort finalement avec 18 ans, dont il a déjà purgé huit années en détention préventive, depuis son arrestation en mai 2008 en Belgique.

Aucune circonstance atténuante n’a été retenue par les juges en prononçant la sentence, estimant au contraire, que les crimes des soldats (les viols, les meurtres et les pillages), avaient été perpétrés avec une extrême cruauté.

Historique à plusieurs égards, cette peine est la plus lourde jamais prononcée cette juridiction basée à La Haye, aux Pays-Bas, fondée en 2002 pour juger les pires crimes commis à travers le monde.

Aussi s’agit-il de la première peine rendue contre un ancien vice-président dans l’histoire de la Cour, ainsi que contre un commandant militaire, en vertu du principe de la «responsabilité du commandant».

Au cours de ce procès ouvert en novembre 2010, et dont l’essentiel s’est déroulé à huis-clos, 77 témoins ont déposé à La Haye, ou par vidéoconférence. Tout au long de ce procès-fleuve, le sénateur congolais a assuré qu’une fois passé l’Oubangui, ses troupes, un contingent de 1 500 hommes, avait été placé sous l’autorité de l’armée centrafricaine et qu’il ne pouvait être tenu responsable de leurs actes.

Mais ses juges, trois femmes, en ont décidé autrement. C’est lui qui a formé le contingent, nommé les commandants, financé le déploiement et donnait «directement des ordres opérationnels (…) transmis et exécutés par le colonel Moustapha», ont-elles tranché le 21 mars dernier.