Kigali refuse l’entrée au Rwanda de l’opposant Thomas Nahimana

rwanda-oppoL’opposant Thomas Nahimana, exilé en France depuis 2005, qui souhaite affronter Paul Kagamé, à la prochaine présidentielle de 2017, a déclaré ce mercredi, s’être vu refuser le droit d’entrer sur le territoire rwandais.

Selon un communiqué produit par l’opposant, il était attendu à Kigali après une escale au Kenya avec trois autres membres de son parti politique, lorsqu’ils ont été informés par des agents de Kenya Airways du «refus du gouvernement rwandais du droit d’entrée sur le territoire rwandais ».

L’annonce du retour de l’ancien prêtre avait suscité des débats et fait la Une de la presse pro-gouvernementale rwandaise qui l’accuse de prêcher la haine ethnique à travers des déclarations publiées sur son site-web.

La Conférence des évêques catholiques du Rwanda avait déclaré qu’elle se désolidarisait du jeune prêtre Nahimana.

Une réforme de la constitution adoptée en décembre 2016, permet à l’actuel président, Paul Kagamé de se représenter pour un nouveau mandat en 2017, pour conduire un pays régulièrement salué pour sa stabilité et ses performances économiques, mais dénoncé pour le manque d’ouverture politique et ses atteintes à la liberté d’expression. Plusieurs partis de l’opposition ne sont d’ailleurs pas reconnus par les autorités.

Déjà en 2010, l’opposante Victoire Ingabire, présidente des Forces démocratiques unifiées (FDU), une formation non reconnue par Kigali, avait été arrêtée peu de temps après son retour au Rwanda pour se présenter à l’élection présidentielle organisée la même année.

Il lui a été reproché d’avoir demandé que les auteurs de crimes contre les Hutus soient aussi jugés, des propos qui, selon Kigali, nient la réalité du génocide des Tutsi.

Elle purge depuis lors, une peine de 15 ans de prison pour « conspiration contre les autorités par le terrorisme et la guerre » et « minimisation du génocide de 1994 » contre les Tutsi.