Togo : L’opposition appelle à marcher sur le parlement ce mardi

Pour dénoncer le projet de loi portant révision constitutionnelle du gouvernement togolais, l’opposition a demandé à la population de prendre d’assaut ce mardi, le siège de l’Assemblée Nationale, où les élus locaux sont convoqués ce jour, pour des discussions dont le menu n’a pas été révélé.

Lors d’une conférence de presse tenue ce lundi, 14 partis de l’opposition, coalisés pour l’occasion, ont appelé la population à prendre ses responsabilités, et à mettre la pression sur «ses élus», en manifestant massivement devant le siège du parlement, contre ce projet de loi constitutionnel, décidé en conseil des ministres, il y a huit jours.

La coalition a également appelé ses partisans à se réunir vendredi prochain, pour un meeting politique dans le centre de Lomé, la capitale, et à se rassembler pour de nouvelles marches, mercredi 20 et jeudi 21 septembre.

L’opposition togolaise réclame depuis plusieurs années déjà, le retour pur et simple à la constitution de 1992, qui consacre la limitation à deux, du mandat du chef de l’Etat et le scrutin à deux tours. Elle réclame également le droit de vote pour la diaspora togolaise, et le redécoupage électoral.

La semaine dernière, la population togolaise était déjà sortie massivement dans les rues, durant deux jours et à l’appel de l’opposition, pour réclamer ces exigences. Mais le ton a changé depuis, les opposants réclament désormais le départ pur et simple du président Faure Gnassingbé, accusé de maintenir l’impasse sur la question du retour à la constitution de 1992.

«Nous allons continuer à maintenir la pression jusqu’à ce que Faure Gnassingbé s’en aille», a déclaré Eric Dupuy, porte-parole de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC). «Désormais, nos revendications sont claires, nous n’avons plus besoin de parler à mots couverts», a-t-il ajouté.

Le président Faure Gnassingbé a succédé à son père, le général Gnassingbé Eyadéma qui est resté près de 40 ans au pouvoir, lors de la présidentielle de 2005, avec l’appui de l’armée. De violentes manifestations et une féroce répression s’en étaient suivies. Il a ensuite été réélu en 2010 et en 2015, lors de scrutins très contestés par l’opposition.