RDC : L’ONU demande l’arrêt de l’intimidation des candidats déclarés à la présidentielle de 2018

Le Comité des droits de l’Homme de l’ONU a appelé ce jeudi le gouvernement de la République démocratique du Congo à établir «un calendrier électoral qui soit consensuel, (…) qui permette des élections libres, pacifiques et honnêtes», à la suite de l’annonce de l’élection présidentielle pour décembre 2018.

L’un des experts du comité de l’ONU, Olivier de Frouville, a déclaré jeudi lors d’une conférence de presse à Genève que les Nations Unies ont « aussi appelé à mettre un terme aux intimidations et violations des droits (…) à l’encontre des opposants et en particulier des candidats déclarés à l’élection présidentielle », expliquant que « cela participe des conditions nécessaires à la tenue d’élections libres et honnêtes ».
Dans ses conclusions publiées jeudi, le Comité de l’ONU s’inquiète notamment « du climat de fermeture de l’espace public congolais caractérisé par des suspensions des médias sociaux, des suspensions de programmes télévisuels et des brouillages radiophoniques ».
Il demande aussi à la RDC de dépénaliser les délits de presse et l’offense envers le chef de l’Etat, d’enquêter, poursuivre et condamner ceux qui menacent ou attaquent « journalistes, opposants politiques et défenseurs des droits de l’homme »
Le comité se dit aussi « préoccupé » par des allégations dénonçant un usage excessif de la force par des agents des services de police et de sécurité pour disperser des manifestations » et « l’impunité » de la part « des agents de l’Etat que des membres des groupes et milices armées ».
Avant l’Onu, les États-Unis ont demandé au président congolais Joseph Kabila de « quitter le pouvoir après les élections » annoncées pour décembre 2018, dans un communiqué du département d’État, saluant la publication de ce calendrier électoral.

L’opposition et des mouvements citoyens rejettent ce calendrier électoral, souhaitant une « transition sans Kabila » à partir du 31 décembre 2017.
Le président Joseph Kabila est au pouvoir depuis 2001, et son dernier mandat a expiré le 20 décembre 2016. La Constitution lui interdit de se représenter, mais la justice l’autorise à rester en fonction jusqu’à l’élection de son successeur.