Les Comores exigent des excuses d’Emmanuel Macron pour sa plaisanterie de mauvais goût

Les Îles Comores n’ont pas apprécié la plaisanterie faite en Bretagne, par le président français, Emmanuel Macron, à propos des «Kwassa-kwassa», le nom des embarcations de fortune servant aux Comoriennes de migrer vers l’Île française de Mayotte.

S’exprimant sur le sujet ce lundi, le ministre comorien des Affaires étrangères, Mohamed Bacar Dossar, a exigé des excuses du président français Emmanuel Macron, jugeant que sa plaisanterie sur les embarcations comoriennes était «choquante et méprisante».

En effet, à l’occasion d’un déplacement en Bretagne, jeudi dernier, le chef de l’Etat français avait plaisanté au sujet de ces fragiles embarcations sur lesquelles périssent de nombreux migrants comoriens, tentant de rejoindre Mayotte, le département français voisin.

«Le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien, c’est différent», avait lancé Emmanuel Macron lors d’un échange avec des responsables d’un Centre régional d’observation et de sauvetage.

«Ce sont des propos choquants et méprisants. Le peuple comorien a droit à la dignité et des excuses sont nécessaires(…) L’emploi du mot ‘’du’’ est méprisant, nous sommes choqués, on attend une mise au point sérieuse de l’Elysée. J’ai convoqué l’ambassadeur de France pour lui faire part de notre indignation», a déclaré le ministre Mohamed Bacar Dossar.

Pour le chef de la diplomatie comorienne, «il y a un contexte douloureux lié aux kwassa-kwassa que Macron ne peut ignorer… Il y a de nombreuses pertes en mer entre Anjouan et Mayotte (…) des familles perdent des proches, des fils, des enfants… Ce n’est pas un sujet qui se prête à l’humour…», a-t-il déclaré.

Les migrants, qui partent notamment de l’île comorienne d’Anjouan, empruntent ces «kwassa-kwassa» pour rallier clandestinement les côtes de Mayotte, parfois au péril de leur vie. Ces traversées ont causé «entre 7000 et 10.000 morts depuis 1995», d’après un rapport du Sénat français de 2012.