Le Kenya retire ses Casques bleus du Soudan du Sud

minussLes casques bleus kényans déployés au Sud Soudan au sein de la mission MINUSS des Nations Unies, ont commencé ce mercredi, à regagner leur pays sur instruction de leur président, Uhuru Kenyatta.

Un rapatriement qui intervient en réponse au limogeage de leur compatriote, le général Johnson Mogoa Kimani Ondieki, qui commandait la MINUSS au Soudan du Sud, un pays en pleine instabilité sociopolitique.

« Nous avons entamé notre retrait du Soudan du Sud, conformément aux directives du président Uhuru Kenyatta », a déclaré le général Benjamin Biwott, à l’aéroport international de Nairobi, où un premier groupe d’une centaine de soldats a atterri hier mercredi. D’autres contingents sont attendus dans les prochains jours.

De son côté la Minuss prend acte de ce retrait et tente déjà de prendre des mesures pour combler le vide, vu que le contingent kényan était l’un des plus importants parmi ses casques bleus, avec 1.000 soldats. «La mission tient à préciser qu’elle prend les mesures nécessaires, en coordination avec les quartiers généraux de l’ONU, pour continuer à assurer son mandat, dans la mesure de ses capacités», a laissé entendre la porte-parole de la Minuss, Shantal Persaud.

Début novembre, le général Johnson Mogoa Kimani Ondieki avait été relevé de son poste, après qu’une enquête de l’ONU eut accablé les Casques bleus pour leur inaction lors des violences de juillet dernier à Juba, ayant opposé les forces du président sud-soudanais, Salva Kiir, à celles de l’ex-chef rebelle et alors vice-président du pays, Riek Machar.

L’enquête a mis en cause des lacunes dans le commandement au sein de la Minuss et une « aversion aux risques » rendant les Casques bleus réticents à user de la force pour protéger les civils.

Un limogeage qui a suscité la colère du Kenya, qui avait annoncé le retrait « immédiat » de ses soldats. Nairobi estime que son général a été sacrifié comme un «bouc émissaire», et a indiqué ne plus vouloir jouer de rôle dans le processus de paix, ni contribuer à une force régionale de protection dont le déploiement à Juba est toujours en attente.