Alors que les Camerounais attendent toujours les résultats officiels de la présidentielle du 12 octobre, le candidat Issa Tchiroma Bakary, chef du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), affirme déjà avoir remporté l’élection. Dans la nuit du 20 octobre, il a publié en ligne plusieurs procès-verbaux censés confirmer sa victoire, mais ces documents présentent de nombreuses incohérences.
Certains résultats publiés font apparaître des anomalies flagrantes : des taux de participation supérieurs à 100 %, des départements où les votants seraient plus nombreux que les électeurs inscrits, ou encore des totaux de suffrages dépassant le nombre de bulletins valides. Des erreurs statistiques qui ont immédiatement suscité les critiques du camp présidentiel et d’observateurs indépendants, remettant en cause la crédibilité des chiffres avancés par le FSNC.
Face à la controverse, le parti d’Issa Tchiroma Bakary s’est défendu dans un communiqué, affirmant n’avoir « fabriqué aucun chiffre » mais seulement « retranscrit les résultats disponibles ». Les incohérences, selon lui, seraient liées à des irrégularités survenues lors du dépouillement, telles que le bourrage d’urnes ou le vote multiple.
Malgré les doutes qui entourent ses documents, Issa Tchiroma Bakary maintient sa revendication et dit « attendre sereinement la proclamation de sa victoire par le Conseil constitutionnel ». L’institution, seule habilitée à valider les résultats, a convoqué une session spéciale mercredi pour examiner les recours déposés par les différents candidats — une étape décisive avant l’annonce du vainqueur officiel du scrutin.