L’opposition togolaise remontée contre la Commission électorale

Le comité de suivi de la mise en œuvre de la Feuille de route de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour une sortie de crise politique au Togo, était à Lomé cette semaine pour sa première séance de travail avec les dirigeants et les opposants togolais.

Au deuxième jour des travaux ce mardi, les discussions ont principalement tourné autour de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), dont l’opposition coalisée (C14) critique les activités «unilatérales».

En effet, aulendemainde la Feuille de route de la CEDEAO du 31 juillet 2018 qui recommandait que les élections législatives se tiennent le 20 décembre 20178, la CENI a toute de suite repris le processus électoral, suspendu en février pour donner une chance au dialogue politique, afin de respecter le délai recommandé.

Maisl’opposition a décidé de boycotter cette institution, réclamant sa reconstitution et une avancée surles principales réformes qui sont la source de la crise dans le pays, avant que le processus électoral ne reprenne.

Devant le Comité de suivi de la feuille de route hier, la majorité présidentielle et la C14 n’ont pu s’entendre sur ce sujet de la CENI. «Il n’y a pas d’ouverture réelle d’aller sur ce terrain (CENI, ndr)», a déclaré Me Yawovi Agboyibo, président du Comité d’action pour le renouveau (CAR, membre de la Coalition des 14) au sortir des travaux.

«Il nous revient en tant qu’opposition de montrer publiquement, aux yeux, non seulement des Togolais, mais aussi du monde entier, qu’on n’est pas content», a-t-il ajouté, invitant ses collègues de la C14 à identifier leurs vraies priorités.

La CENI togolais s’apprête à démarrer à partir du 1er octobre 2018, le recensement électoral et la délivrance des cartes d’électeur, alors qu’aucun membre de l’opposition n’y siège.

La reconstitution de la CENI, de la Cour constitutionnelle censée valider les élections, ainsi que la refonte du fichier électoral, font notamment partie des réformes institutionnelles exigées par l’opposition pour mettre fin à la crise politique qui a débuté en août 2017.