L’Erythrée appelle l’ONU à l’affranchir des sanctions internationales

L’Erythrée a demandé à l’Organisation des Nation Unies (ONU), à l’occasion de sa 73ème Assemblée générale annuelle qui vient de s’achever à New-York, de lever les sanctions internationales qui lui sont imposées depuis 2009.

Dans son intervention devant l’Assemblée générale de l’ONU, le ministre érythréen des Affaires étrangères, Osman Saleh Mohammed a expliqué que les sanctions imposées à l’Erythrée ces neuf dernières années, «ont causé des dommages considérables à l’économie du pays et à sa population».

Le peuple érythréen «n’a commis aucun crime ou faute le contraignant à demander clémence. Il  demande donc à l’ONU, non seulement la levée immédiate de ces sanctions, mais exige également, et mérite, des compensations pour leurs conséquences et les opportunités commerciales perdues», a plaidé le chef de la diplomatie érythréenne.

En 2009, le Conseil de sécurité de l’ONU avait imposé des sanctions contre les autorités d’Asmara, à cause de leur «rôle déstabilisateur dans la région», notamment pour leur soutien présumé aux combattants somaliens Shebab et leur différend territorial avec Djibouti.

Dans son plaidoyer, le ministre Osman Saleh Mohammed a mis l’accent sur l’engament aujourd’hui de l’Erythrée pour la paix avec ses voisins et dans la région, avec pour principale preuve, l’accord de paix historique signé en juillet dernier, avec son voisin et grand rival, l’Ethiopie.

Les deux pays qui se sont séparés en 1993 après l’indépendance de l’Erythrée, étaient en froid pendant plusieurs années, malgré des pourparlers périodiques.

L’accord du 9 juillet 2018 vient mettre fin officiellement aux tensions entre les deux pays, et marque une nouvelle ère pour leurs relations bilatérales, selon les signataires.

Toutefois, le Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas réussi depuis cette date à approuver la levée des sanctions contre l’Erythrée, faute d’unanimité entre ses membres.

«Certains pays invoquent des questions de procédure, des prétextes et des préalables. Leur but évident est de changer les règles du jeu et de maintenir ces sanctions illégales envers l’Erythrée», a dénoncé le ministre érythréen des Affaires étrangères.