Elections au Maroc: le PJD peine à s’imposer, selon une enquête d’opinion

A un mois des législatives anticipées du 25 novembre au Maroc, les observateurs et la classe politique s’interrogent sur les chances des islamistes du PJD à conjurer le mauvais sort. En fait, l’amère expérience des islamistes en 2007 risque fort bien de se reproduire, selon les résultats d’une enquête d’opinion menée par le think thank européen, Thomas More et le cabinet Tendances Institut.

L’enquête a été publiée en exclusivité par le quotidien Casablancais Les Echos. Et selon l’enquête qui a porté sur plus de 300 blogs répertoriés en fonction de leur popularité, les islamistes risquent d’être confrontés au même scénario d’il y a quatre ans. Le PJD était alors crédité par les sondages de 40% des voix, alors qu’il n’a récolté, en fin de compte, qu’environ 14% des suffrages. Aussi, le 25 novembre prochain, les islamistes du PJD risquent-ils fort de faire les frais d’une méfiance des jeunes à l’égard des partis politiques dans leur globalité. L’enquête parle d’un « éclatement de l’opinion et de sa fragmentation » plus que d’une polarisation autour d’un parti. Cela ne signifie pas une indifférence des jeunes par rapport à la chose publique, au contraire. Selon l’enquête, les jeunes n’ont jamais été aussi mobilisés et matures sur les enjeux des prochaines élections.

Mais, fait nouveau, ils appréhendent l’échéance du 25 novembre prioritairement dans ce qu’elle peut apporter en termes de réformes, de gouvernance et d’une véritable régulation de la lutte contre la corruption. Plus que les partis politiques, décrédibilisés par les scandales et les contre-performances, les jeunes privilégient d’accorder l’attention aux défis économiques et sociaux, présents et à venir. Se fondant sur les principales tendances qui se dégagent des opinions exprimées par les quelque 10 millions d’internautes marocains surla Toile, l’enquête conclut « qu’on peut donc s’attendre à ce que ces élections connaissent une configuration comparable à celle de 2007, avec un taux de participation en dessous des attentes et une fragmentation relative des forces politiques, en voix comme en sièges ».