Un an après l’enlèvement du journaliste guinéen Habib Marouane Camara, disparu le 3 décembre 2024 à Conakry, aucune information n’a été fournie sur son sort. Selon des témoins, des hommes vêtus d’uniformes de gendarmes et de militaires avaient intercepté son véhicule avant de l’en extraire violemment. Depuis, silence total. Ni ses proches ni ses confrères n’ont reçu le moindre signal des autorités.
Le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) multiplie les appels. Son secrétaire général, Sekou Jamal Pendessa, se dit profondément préoccupé : « Nous n’avons toujours aucune nouvelle. Certains perdent espoir. Nous demandons qu’on nous dise enfin où se trouve notre confrère. Les journalistes travaillent dans la peur. » Il évoque aussi le drame familial : deux des enfants du journaliste sont nés depuis sa disparition. « Ils ne connaissent pas leur père. Cela ne peut pas durer », déplore-t-il.
Le cas d’Habib Marouane Camara n’est pas isolé. Fin septembre, le Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk, signalait la disparition d’au moins une dizaine de Guinéens arrêtés par les forces de sécurité et demandait des éclaircissements urgents aux autorités.
Reporters sans frontières (RSF) dénonce également le mutisme du gouvernement, rappelant que la Guinée affiche cette année le recul le plus important dans le classement mondial de la liberté de la presse.
Un an après son rapt, l’absence d’enquête publique et la persistance du silence officiel renforcent les inquiétudes autour du sort du journaliste, devenu symbole du climat de répression qui s’installe dans le pays.
