L’ex-président burkinabé et ses ministres seront jugés en mars prochain

Burkina Faso's President Blaise Compaore waits prior to meeting relatives and acquaintances of the victims of the Air Algerie crash at the Presidential Palace in Ouagadougou on July 26, 2014. The second black box from the Air Algerie plane disaster was recovered on July 26 at the remote crash site in northern Mali as investigators headed to the scene to determine the cause of the tragedy. Compaore met on July 26 with relatives of some crash victims in Ouagadougou and announced that Burkina Faso has opened an official inquiry into the cause of the disaster. AFP PHOTO/ SIA KAMBOU

L’ex-président burkinabè Blaise Compaoré et les membres de son dernier gouvernement, seront jugés en mars prochain, pour leur implication présumée dans la répression de l’insurrection ayant provoqué la chute de son régime, en octobre 2014.

« Les membres du gouvernement de l’ancien Premier ministre Luc Adolphe Tiao seront jugés probablement à la fin du mois de mars », a annoncé le procureur de la république, Armand Ouédraogo. « Sur les trente-quatre membres que compte le dernier gouvernement de Compaoré, sept d’entre eux seront jugés par défaut, parce qu’ils n’ont pas répondu aux convocations des juges », a précisé M. Ouédraogo. Ces membres ont été inculpés pour « complicité d’assassinat » et « complicité de coups et blessures volontaires ».

Il leur est reproché «d’avoir participé le 29 octobre 2014, à un conseil extraordinaire de ministres, la veille des manifestations, au cours duquel ils ont décidé ensemble de requérir l’armée pour réprimer les manifestants. Au cours de ce Conseil des ministres, il a été décidé de prendre une réquisition complémentaire spéciale qui autorise l’armée à faire usage des armes pour maintenir l’ordre», a indiqué le procureur Ouédraogo.

Toutefois, a tenu a nuancer le procureur, « ils ne sont pas poursuivis pour tous les morts liés à l’insurrection populaire, parce que tous les manifestants ne sont pas morts par balles et tous n’étaient pas à Ouagadougou ».

Selon les chiffres officiels, 33 personnes ont été tuées lors du soulèvement populaire d’octobre 2014, qui a renversé le régime de Blaise Compaoré. Ce dernier vit en exil depuis sa destitution. En cas de condamnation, la justice burkinabè demandera son extradition ainsi que celle des exilés.