Tanzanie : Le chef de l’agence anticorruption limogé

john-magfuliLe nouveau président tanzanien, John Magufuli a limogé mercredi, le chef de l’agence anticorruption pour « manque d’efficacité et irresponsabilité », une mesure prise dans le cadre de la campagne nationale contre les détournements et le gaspillage de fonds publics.

« Le président a aussi relevé Edward Hoseah de ses fonctions de directeur général du Bureau de prévention et de lutte contre la corruption (PCCB) », a indiqué dans un communiqué, le secrétaire général de la présidence, Ombeni Sefue.

« Cette décision fait suite aux préoccupations du président concernant le manque d’efficacité du Bureau dans le combat contre la corruption, notamment suite aux récents épisodes de vol et de pots-de-vin au port de Dar es Salaam », a expliqué Sefue.

A l’occasion d’une visite surprise au port de la capitale économique, fin novembre, le nouveau Premier ministre Kassim Majaliwa avait constaté que 349 premiers conteneurs enregistrés à leur arrivée au port en provenance de l’étranger avaient disparu. Les taxes de ces conteneurs qui ont disparu sans explications, représentait un manque à gagner de 80 milliards de shillings tanzaniens (environ 34,5 millions d’euros) pour l’Etat.

A la suite de cette affaire, Magufuli avait ordonné une enquête. Il a également limogé le chef de l’administration fiscale (TRA), Rished Bade et suspendu plusieurs hauts responsables de la TRA, dont le directeur des Douanes, Tiagi Masamaki.

Le président a en outre limogé le secrétaire permanent du ministère des Transports, Shaaban Mwinjaka et plusieurs membres de l’Autorité portuaire.

La liste des conteneurs « disparus » s’élève désormais à plus de 2.400. Au moins huit employés de la TRA, dont Masamaki ont été inculpés début décembre.

Elu le 25 octobre, Magufuli a pris ses fonctions début novembre et décrété une série de mesures d’austérité et de lutte contre la corruption.Il a notamment ordonné la suspension des voyages à l’étranger non impératifs pour les responsables du gouvernement et exigé que les institutions publiques mettent fin aux dépenses parfois, somptuaires consacrées à des dîners ou des cocktails.

En décembre, Il a annulé les festivités annuelles de l’Indépendance, d’ordinaire célébrée en grande pompe, afin de consacrer les fonds alloués à une campagne de nettoyage de la capitale, pour lutter contre le choléra.