L’ONU met en garde contre une baisse alarmante de l’aide humanitaire dans le nord du Mozambique, où seulement 664 000 personnes ont reçu une forme d’assistance entre janvier et avril 2025 – soit 61 % de la population cible à Cabo Delgado, contre 802 000 un an plus tôt. Cela représente une chute de 17 %, selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
Depuis 2017, la province de Cabo Delgado, riche en gaz naturel, est en proie à une insurrection djihadiste ayant provoqué des milliers de morts et plus d’un million de déplacés. Les violences s’étendent désormais à la province voisine de Niassa, où deux gardes forestiers ont été décapités fin avril.
L’OCHA souligne que cette baisse d’assistance est liée à un recul généralisé des capacités opérationnelles : les financements ont chuté de 12 %, passant de 52 à 46 millions de dollars, et le nombre d’acteurs humanitaires est passé de 66 à 48, soit une baisse de 35 %.
Le soutien alimentaire reste la principale aide distribuée, coordonnée par le Cluster Sécurité alimentaire et Moyens de subsistance. Mais les rations sont limitées : distribuées tous les deux mois, elles couvrent à peine 39 % des besoins caloriques. Sans cette aide alimentaire, seuls 245 000 bénéficiaires auraient reçu une forme de soutien.
L’accès à une aide multiforme est encore plus restreint : seuls 188 000 Mozambicains ont reçu un appui combiné en santé, hygiène et logement. Quant aux enfants, 162 000 ont bénéficié de services d’éducation, de nutrition et de protection.
Ces chiffres mettent en lumière les failles majeures de l’aide humanitaire dans une région où la violence ne cesse de s’intensifier. Rien qu’en 2024, 349 personnes ont été tuées dans des attaques djihadistes dans le nord du pays, soit une hausse de 36 % par rapport à l’année précédente.