Le Tribunal judiciaire de la ville de Maputo a accordé un délai de 20 jours à Venâncio Mondlane, ancien candidat à la présidentielle et principal opposant aux résultats des élections d’octobre dernier, pour présenter sa défense dans une action intentée par l’État mozambicain.
L’annonce judiciaire, publiée le 10 juin, ne précise pas les détails de l’affaire, mais mentionne qu’elle est en cours à la neuvième section du tribunal. Le ministère public accuse Mondlane dans le cadre d’une « action déclarative de condamnation » au civil.
Sur Facebook, l’intéressé a qualifié la procédure de « persécution », sans autre commentaire.
Selon une enquête de l’agence Lusa, le ministère public réclame à Mondlane et à son parti d’alors, Podemos, plus de 32 millions de meticais (environ 445 000 euros) pour les dégâts causés à Maputo lors des manifestations post-électorales. La justice reproche aux dirigeants de Podemos – Mondlane et Albino Forquilha – d’avoir poursuivi leurs appels à la mobilisation malgré les avertissements officiels, contribuant ainsi aux violences et à la paralysie du pays.
Le parquet estime qu’ils portent une responsabilité directe dans les troubles et les destructions survenues. Une mesure de contrôle judiciaire a été imposée à Mondlane en mars : il ne peut pas quitter son domicile sans en informer les autorités.
Mondlane a déclaré être visé par huit procédures liées aux manifestations. Il a également fondé, en avril, un nouveau parti : l’Alliance nationale pour un Mozambique libre et autonome (Anamalala).
Malgré les violences qui ont fait près de 400 morts et de nombreuses destructions, Venâncio Mondlane et le président Daniel Chapo se sont rencontrés en mars et mai pour promouvoir l’apaisement.