Libéria : sanctions dans le secteur forestier

Libéria sanctions dans le secteur forestierA cause de l’exploitation et de l’exportation illégale de certaines essences, le gouvernement du Libéria a décidé de sanctionner les compagnies forestières et les agents qui travaillent dans le bois. Sur base des conclusions d’une équipe d’investigation, la présidente libérienne a pris la mesure radicale de dissoudre le Conseil d’administration de la Forestry Development Authority (FDA), la structure publique responsable des forêts. Formée de 6 membres, l’instance dirigeante de la FDA était présidée par la ministre de l’Agriculture. En plus, la chef d’Etat libérienne a mis en place une équipe relevant du ministère de la justice. Elle a pour rôle de poursuivre toute personne qui a enfreint la loi sur le permis d’utilité privé (PUP). Il s’agit d’une autorisation préalable à la coupe des arbres, délivrée aux entreprises en vue de l’exploitation des forêts. Cette activité devant profiter aux autochtones en créant de l’emploi ou en générant des dividendes en faveur de ceux-ci. Cette dernière mesure vise donc, en même temps, des patrons des compagnies forestières, des responsables du gouvernement et des chefs des communautés locales. En communiquant ces décisions, la prochaine révocation des fonctionnaires impliqués dans des opérations frauduleuses et la suspension des entreprises forestières munies de permis illicites ont été annoncées. Mais, le gouvernement n’a pas précisé quelles sont les compagnies frappées par cette mesure. Récemment, Global Witness avait publié un rapport très critique sur le secteur forestier libérien.

Dans ce document, cette ONG, qui lutte contre le pillage des ressources naturelles dans les pays en développement, déplorait la complicité de responsables libériens dans l’exploitation et l’exportation illicites du bois. Elle a affirmé que 40 % des forêts du Libéria ont été vendues à des compagnies forestières par le biais de contrats secrets et illégaux dans la majorité des cas. Les investigations commandées par la présidente de la République ont mis en lumière des cas de corruption contre la délivrance des permis aux compagnies forestières.