RDC : Le ministre de la Justice pointé du doigt dans le dossier des évasions de prison

Une cinquantaine de députés en République Démocratique du Congo (RDC), pointent du doigt la responsabilité du ministre d’État en charge de la Justice, Alexis Thambwe-Mwamba, dans une série d’évasions des prisons du pays. Une motion de défiance a ainsi été déposée contre lui ce mardi, au bureau de l’Assemblée nationale.

C’est la première fois que le ministre Alexis Thambwe-Mwamba est interpellé de la sorte au Parlement depuis la série d’évasions de prison qu’a connue la RDC depuis le 17 mai dernier.

La motion de défiance signée ce mardi 13 juin par 51 députés, demande à l’Assemblée nationale de se prononcer en faveur de la déchéance de l’actuel ministre d’État en charge de la Justice, et de permettre au gouvernement de se doter d’un « vrai homme d’État capable d’assurer ses fonctions » à la tête de ce portefeuille.

Pour les signataires de cette motion, le ministre aurait « menti et maquillé les chiffres concernant le nombre des évadés des prisons, affichant ainsi une attitude indigne d’un membre du gouvernement, méprisant ainsi l’opinion en traitant d’idiots ceux qui n’ont pas cru aux faits tels qu’il les racontait ».

Selon la motion, il est également reproché au ministre, son « manque de considération envers l’Assemblée nationale » et sa volonté de vouloir l’instrumentaliser, en y présentant un projet de loi portant modification de la loi organique sur l’organisation et le fonctionnement de la Cour constitutionnelle.

Plusieurs milliers de détenus se sont évadés récemment de prisons congolaises, une première dans l’histoire récente du pays. Après l’évasion de près de 5 000 détenus, le 17 mai dernier, à la prison centrale de Makala dans la capitale congolaise, c’est dans la ville de Kasangulu, à 40 km au sud-ouest de Kinshasa, que quelque 70 détenus sont aussi parvenus à s’échapper, suite à une attaque dans des circonstances troubles.

Puis, à Matete au sud de Kinshasa, le 10 juin, 17 détenus ont également réussi à s’évader. Enfin, rebelote le lendemain, à l’est de la RD Congo, dans la ville de Beni, où 930 détenus du centre pénitentiaire Kangbayi ont eux aussi profité d’une attaque par des hommes armés jusqu’aux dents pour disparaitre dans la nature.