Centrafrique :Retour inquiétant de la Séléka

selekaEn République Centrafricaine, l’ex-coalition rebelle Séléka signe progressivement  son retour,  après  avoir  été  dissoute  en  septembre  2013.  Un retour  pour  le moins inquiétant, qui laisse craindre une partition du pays.
Après  la  démission  de l’ex- président  Michel  Djotodia  le 10 janvier 2014,  la  Séléka avait  sombré dans la désunion en perdant  beaucoup  de  son influence  dans  le conflit  centrafricain.  L’ex-coalition  semble   pourtant  renaître  de ses cendres. En  effet, à la mi-mai, à l’issue d’une réunion tenue à Ndélé (nord-est), un nouvel état-major  a été formé. Depuis, les combattants Séléka ont  fait leur réapparition dans la ville de Bambari (centre) où les violences se sont accrues ces derniers jours.
La renaissance de cette coalition à majorité musulmane n’a pas manqué  de soulever des inquiétudes au sein  de  la  classe politique  centrafricaine.  Pour  les autorités de transition, le retour de la  Séléka  est  motivé  par  des projets sécessionnistes, vu que les ex-rebelles reprennent  progressivement  le contrôle de leurs  fiefs  traditionnels  dans le nord-est du pays, et multiplient les exactions contre les civils. Ils  s’en prennent  régulièrement aux milices  chrétiennes anti-balaka.  Pour  Alexandre-Ferdinand Nguendet, président du Conseil national de transition (CNT), ces  agissements traduisent l’intention de la coalition de procéder à la  partition de Centrafrique.  La présidente  de  transition  Catherine  Samba Panza a fermement  condamné toute  intention  visant à diviser la RCA.  Pour elle, tout  projet allant dans ce sens est « funeste » et  « inadmissible » déclarant  que. «  La Centrafrique ne cèdera aucun pouce de son territoire ».
De leur côté, les Séléka se sont défendus  de toute ambition de porter atteinte à l’unité territoriale du pays. Ils se disent même opposés  à toute idée de sécession. Abdoulaye Hissène, le coordonateur politique de la coalition,  a assuré que la réorganisation de la Séléka  s’est  faite dans  le simple but  de  mettre en place  une  chaîne  de commandement,  nécessaire  au désarmement des combattants.