Arrestations et saisie d’armes au Sénégal après des violences électorales meurtrières

La gendarmerie sénégalaise a annoncé mardi l’arrestation de 24 personnes et saisi des armes après la mort lundi dans l’est du pays de partisans du parti au pouvoir dans des heurts avec ceux de l’opposition, a déclaré mardi une source de sécurité.

Des armes, dont des couteaux et des gourdins, ont été saisies par la gendarmerie sur des membres du PUR, a déclaré le procureur de Tambacounda, Demba Traoré, à la radio Futurs médias (RFM, privée).

Ces arrestations font suite à des heurts lundi à Tambacounda, à 420 km à l’est de Dakar, entre partisans du président Macky Sall et d’Issa Sall, candidat du Parti de l’unité et du rassemblement (PUR), proche de la mouvance religieuse, qui ont fait au moins deux morts, les premiers signalés dans des violences électorales depuis le début de la campagne le 3 février.

Parmi les personnes arrêtées, une vingtaine sont des partisans d’Issa Sall, a indiqué Moustapha Sarr, un responsable du PUR. A la suite de ces «événements tragiques», a annoncé Issa Sall sur son compte Twitter, «j’ai suspendu ma campagne» pour rentrer à Dakar.

Le Sénégal, qui a connu deux alternances, en 2000 et en 2012, et aucun coup d’Etat, fait figure de modèle de démocratie dans la région. Mais des organisations internationales et régionales, ainsi que des ONG de défense des droits de l’Homme, ont dénoncé le caractère «inéquitable» de certains procès, notamment ceux de Karim Wade et Khalifa Sall, ou des restrictions aux libertés publiques.

Pour la première fois dans l’histoire du Sénégal, un débat télévisé opposera les candidats à l’élection présidentielle. Les quatre candidats de l’opposition – El Hadji Issa Sall, Madické Niang, Ousmane Sonko et Idrissa Seck – ont confirmé leur présence à ce débat, contrairement au président sortant, Macky Sall qui a décliné l’invitation.