En visite à la prison de Rebeuss, le fondateur d’Afrikajom Center, Alioune Tine, a appelé à la libération immédiate des chroniqueurs Badara Gadiaga et Abdou Nguer. Pour le défenseur des droits humains, leur incarcération est « injustifiée » et alimente un climat politique déjà tendu.
Selon lui, ces deux figures médiatiques sont des « détenus d’opinion », poursuivis non pour des délits avérés mais pour leurs prises de position critiques. « Leurs dossiers sont vides », a insisté Tine, soulignant que leur éloquence et leur influence dans l’espace public expliquent peut-être leur mise à l’écart. Gadiaga, connu pour son rôle central dans l’émission Jakarloo sur TFM et son militantisme au sein du M23, est décrit comme un orateur redoutable en français comme en wolof. Nguer, quant à lui, est salué pour avoir transformé son séjour carcéral en une expérience d’éducation, tout en restant un « opposant culturel et politique redoutable ».
Alioune Tine dénonce une instrumentalisation de la justice visant à réduire au silence des voix critiques dans un contexte marqué par des tensions persistantes entre le pouvoir et l’opposition. Il estime que leur libération est nécessaire pour « apaiser un climat médiatique lourd, fait d’invectives et de haine ».
S’adressant directement au président Bassirou Diomaye Faye et au Premier ministre Ousmane Sonko, Tine a appelé à « civiliser le langage politique » et à privilégier la sérénité pour réussir le projet national porté par la nouvelle majorité.
Pour lui, la réconciliation nationale passe par la fin des détentions arbitraires et la restauration d’un espace de débat pluraliste.