La situation humanitaire se détériore rapidement dans l’est de la République démocratique du Congo, où le Programme alimentaire mondial (PAM) tire la sonnette d’alarme face à une crise alimentaire d’une ampleur préoccupante au Sud-Kivu. L’agence onusienne appelle à une mobilisation urgente de 67 millions de dollars pour poursuivre, durant les trois prochains mois, son assistance aux populations déplacées par les violences armées.
La recrudescence des combats dans cette province a entraîné des déplacements massifs et une forte dégradation des conditions de vie. Selon le PAM, près de 2,8 millions de personnes sont déjà confrontées à une insécurité alimentaire aiguë, dont environ un million se trouvent dans une situation d’urgence. Malgré des stocks alimentaires prépositionnés dans certaines zones, l’agence prévient que ses opérations pourraient être suspendues faute de financements immédiats.
Les projections sont particulièrement alarmantes. Le PAM estime que le nombre de personnes affectées pourrait être multiplié par sept d’ici janvier 2026 si aucune réponse rapide n’est apportée. « Sans action urgente, cette crise alimentaire risque de prendre des proportions catastrophiques », avertit Cynthia Jones, représentante du PAM en RDC.
La reprise des offensives du groupe armé M23 dans le Nord et le Sud-Kivu a exacerbé l’instabilité. Depuis le 1er décembre, près de 500 000 nouveaux déplacés ont été recensés, venant s’ajouter aux 1,2 million déjà présents dans la province. Les conséquences sur les services sociaux sont lourdes : centres de santé pillés, écoles fermées et plus de 391 000 enfants privés de scolarité.
Dans un contexte de sous-financement chronique, le PAM met en garde contre une réduction drastique de l’aide alimentaire, non seulement en RDC, mais aussi dans les pays voisins, si les ressources nécessaires ne sont pas rapidement mobilisées.
