Cameroun : l’examen du pourvoi de Sisiku Ayuk Tabe une nouvelle fois reporté par la Cour suprême

Au Cameroun, la Cour suprême a renvoyé au 15 janvier 2026 l’examen du pourvoi en cassation introduit par le leader séparatiste anglophone Sisiku Ayuk Tabe et neuf de ses co-accusés. Une audience brève s’est tenue ce jeudi matin, sans débat sur le fond du dossier, le report ayant été décidé pour des raisons de procédure.

La haute juridiction devait se prononcer sur le recours formé par les avocats des détenus contre l’arrêt rendu en 2020 par la Cour d’appel, lequel avait confirmé leur condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité. En 2019, Sisiku Ayuk Tabe, présenté comme le président du mouvement séparatiste ambazonien, et ses co-accusés avaient été reconnus coupables par le tribunal militaire de Yaoundé de faits liés au terrorisme et à la sécession.

Depuis lors, les intéressés attendent l’examen de leur pourvoi en cassation, une attente qui dure désormais depuis cinq ans. Le renvoi décidé ce 18 décembre prolonge ainsi une procédure judiciaire déjà marquée par de longs délais, régulièrement dénoncés par les avocats de la défense et les organisations de défense des droits humains.

Ces derniers estiment que le traitement du dossier soulève des questions sur le respect du droit à un procès équitable, notamment en raison de la compétence de la justice militaire pour juger des civils et de la lenteur de la procédure en cassation.

Le 15 janvier prochain, la Cour suprême devrait à nouveau se pencher sur le dossier, sauf nouveau renvoi. Cette audience est très attendue par les familles des détenus, ainsi que par les observateurs du conflit anglophone, qui voient dans cette affaire un symbole des tensions persistantes entre l’État camerounais et les mouvements séparatistes des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.