À une semaine des élections législatives en Côte d’Ivoire, une vive controverse agite la scène politique à Abidjan. La Commission électorale indépendante (CEI) a confirmé la disparition d’au moins 27 000 cartes d’électeurs dans la commune de Port-Bouët, annonçant le dépôt imminent d’une plainte contre X. Une situation qui alimente les craintes de l’opposition dans un scrutin annoncé comme très disputé.
Pour Alain Adja, député sortant du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), l’affaire constitue « une menace réelle pour la sincérité du vote ». Le candidat redoute des risques d’usurpation d’identité et demande à la CEI de communiquer précisément sur les bureaux de vote concernés, tout en appelant à une vigilance accrue face aux potentielles fraudes.
Du côté du parti au pouvoir, l’incident suscite également des interrogations. Ibrahim Konaté, tête de liste du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), reconnaît la gravité de la situation, tout en se montrant rassurant. Il affirme faire confiance au dispositif de vérification biométrique mis en place pour l’identification des électeurs.
La CEI, sollicitée par la presse, reste pour l’instant discrète sur les détails de l’enquête. Les cartes manquantes représenteraient près d’un cinquième des électeurs inscrits à Port-Bouët. Les personnes concernées pourront toutefois voter en présentant leur carte nationale d’identité.
Avec huit listes en compétition dans cette circonscription stratégique, l’enjeu est de taille. Longtemps considérée comme un bastion de l’opposition, Port-Bouët a pourtant largement voté pour le président Alassane Ouattara lors de la dernière présidentielle, rebattant les cartes à l’approche des législatives.
