Egypte : grâce présidentielle pour les deux journalistes d’Al-Jazeera

 

team_img-jazerraLa décision du président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, de gracier les deux journalistes de la chaîne qatarie Al-Jazeera, Mohamed Fahmy et Baher Mohamed, emprisonnés suite à leur condamnation fin août à trois ans de prison, a été largement saluée à l’étranger.

Cette mesure de grâce, qui concerne une centaine de prisonniers, intervient à la veille de l’Aïd al-Adha, la grande fête musulmane du sacrifice, habituellement l’occasion de gracier des prisonniers.

Mohamed Fahmy de nationalité Canadienne, dont le Canada réclamait la libération, l’Egyptien Baher Mohamed et un autre journaliste d’Al-Jazeera, l’Australien Peter Greste, avaient été condamnés par un tribunal du Caire pour avoir « diffusé de fausses informations et travaillé sans les autorisations nécessaires ».

MM.Fahmy et Mohamed avaient été arrêtés après l’énoncé du verdict. M. Greste était, quant à  lui, jugé par contumace puisqu’il a été expulsé en février en vertu d’un décret présidentiel.

Ils étaient accusés d’avoir soutenu à travers leur couverture médiatique les Frères musulmans, l’organisation de l’ex-président islamiste Mohamed Morsi, destitué en 2013 par l’ancien chef de l’armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi. Les trois hommes avaient été arrêtés en décembre 2013, avant d’être relâchés en février.

Leurs arrestations avait soulevé une vague de protestation dans les pays occidentaux et parmi les ONG qui ont dénoncé de nombreuses violations des droits de l’Homme par le régime du président Sissi.

MM.Fahmy et Mohamed ont été graciés avec une centaine d’autres personnes dont deux militantes des droits de l’Homme connues, Yara Sallam et Sanaa Seif, qui avaient été condamnées en appel en décembre 2014 à deux ans de prison.

Les deux femmes faisaient partie d’un groupe de manifestants qui avait été arrêtés en juin 2014 après avoir pris part à un rassemblement qui réclamait l’abrogation d’une loi controversée limitant le droit de manifester. Elles avaient été accusées « de participation à une manifestation illégale, vandalisme et entrave au trafic routier ».