Le blocage d’internet jugé illégal au Zimbabwe

La justice zimbabwéenne a jugé lundi illégal le blocage de l’’accès à l’Internet ordonné par le gouvernement, pour faire taire la contestation liée au doublement des prix des carburant à la pompe.

«Il est évident que le ministre (de la Sécurité de l’Etat) n’avait pas l’autorité de prendre cette directive», a déclaré le juge Owen Tagu devant un tribunal de Harare.

Seul le chef de l’Etat a compétence en la matière, a précisé David Halimana, représentant l’organisation des Avocats du Zimbabwe pour les droits de l’homme (ZLHR) et l’Institut des médias d’Afrique australe (Misa).

L’ordre de bloquer l’internet est «annulé, ce qui signifie que les opérateurs ont ordre, avec effet immédiat, de donner un accès illimité à internet à tous leurs abonnés», a expliqué Halimana.

A la suite de l’annonce le 12 janvier du doublement des prix à la pompe, la principale confédération syndicale du pays, la ZCTU, avait appelé à une grève générale de trois jours. Au moins 12 personnes ont été tuées la semaine dernière, selon le Forum des ONG des droits de l’Homme au Zimbabwe.

Pour tenter de faire taire la contestation, le gouvernement avait ordonné aux opérateurs téléphoniques de bloquer entièrement, puis plus partiellement l’accès à internet. Parallèlement, la répression féroce menée par les autorités s’est poursuivie.

Le secrétaire général de la ZCTU, Japhet Moyo, a été arrêté lundi à l’aéroport international Robert-Mugabe d’Harare, selon un porte-parole de la ZLHR, Kumbirai Mafunda.

La présidence zimbabwéenne, via son porte-parole George Charamba, avait prévenu ce week-end que la répression de ces derniers jours n’était «qu’un avant-goût».

Le pasteur Evan Mawarire est ainsi détenu pour subversion. Sa demande de libération conditionnelle sera étudiée mercredi. Cinq députés du principal parti d’opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), ont également été interpellés, selon la formation.