Crise électorale au Gabon : Ali Bongo ferme la porte à toute médiation

bongooConfirmé à la tête du Gabon par la Cour constitutionnelle, pour un nouveau mandat de sept ans, le président réélu, Ali Bongo Ondimba, estime devoir laver le linge sale en famille, en faisant référence à la crise politique née de l’élection présidentielle dont il sort vainqueur.

« Ce n’est pas la première fois que nous nous retrouvons en tant que Gabonais pour régler ces problèmes là et nous n’avons besoin de personne pour parler des problèmes du Gabon(…)  l’ingérence n’est pas une bonne chose », a lancé dimanche le président Ali Bongo lors d’une interview à la presse étrangère.

Le président réélu à l’issu du scrutin du 27 août dernier, a affiché une volonté de se tourner vers l’avenir, et de se concentrer sur ce qui est essentiel pour son pays. « L’élection est maintenant derrière nous. Il faut regarder le futur », a-t-il avancé dans ce sens, avant de revenir sur sa proposition de dialogue, déjà évoquée lors de son premier discours, après la confirmation de sa réélection par la Cour constitutionnelle, vendredi dernier.

« Ce dialogue national, c’est pour discuter des problèmes du pays… Tout est sur la table: Code électoral, mandat présidentiel… nous allons discuter de tout », a-t-il promis, en ajoutant que « lorsqu’on est des personnes de bonne volonté, avec un petit brin de patriotisme, on met de côté son ego pour parler du futur de son pays et c’est ce que je vais faire ».

Hissé à la tête du pays avec un score limite de 50,66% des voix au dernier scrutin présidentiel, Ali Bongo fait face à une vague de contestation, menée notamment par son principal rival, l’opposant Jean Ping, arrivé deuxième avec 47,24% des voix.

La communauté internationale de son côté, reste mitigée devant cette réélection. L’Union Africaine et les Nations Unies ont tout juste « pris acte » de la décision de la Cour constitutionnelle. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, dont le pays a indirectement poussé pour la victoire du candidat Jean Ping, a quant à lui, regretté que l’examen des recours n’ait pas levé « tous les doutes » sur la réélection du président gabonais.