Crise de l’eau en Afrique du Sud : Problèmes persistants et solutions controversées

La crise de l’eau en Afrique du Sud a récemment atteint des proportions alarmantes, suscitant des inquiétudes tant parmi les autorités que parmi les citoyens et les entreprises.

Depuis plusieurs années, les pénuries d’eau persistent dans le pays, mais ces derniers mois ont été marqués par une aggravation significative, attribuée principalement à une gestion inadéquate, à la corruption, au sous-investissement dans les infrastructures hydrauliques, aux coupures de courant et à la sécheresse dans certaines régions.

Presque chaque semaine, des interruptions de l’approvisionnement en eau touchent des foyers et des entreprises, souvent justifiées par les réparations nécessaires sur les canalisations vieillissantes qui se rompent fréquemment.

Récemment, la société Rand Water, en charge du traitement de l’eau dans la province de Gauteng, a signalé l’arrêt d’une de ses stations de pompage suite à une coupure d’électricité majeure, affectant particulièrement Johannesburg, la plus grande métropole du pays.

À Cape Town, des travaux de maintenance des canalisations ont été annoncés par la Direction de l’eau et de l’assainissement, entraînant des perturbations dans plusieurs quartiers de la ville.

Dans la province de Mpumalanga, la ville de Nelspruit (Mbombela) fait face à une situation encore plus alarmante avec des interruptions continues de l’approvisionnement en eau potable depuis plusieurs années. La Commission sud-africaine des droits de l’homme a sommé la ville de se conformer à la réglementation nationale.

Selon Anja du Plessis, experte en gestion de l’eau à l’Université d’Afrique du Sud, les problèmes de gouvernance, la mauvaise gestion de l’eau et le manque de volonté politique sont des facteurs clés contribuant à cette crise persistante.

La non-régularisation des paiements des factures d’eau par les collectivités locales est également un problème majeur. Rand Water a décidé de réduire le débit d’eau vers les municipalités en retard de paiement et envisage même une réduction supplémentaire si la situation persiste.

La crise énergétique du pays aggrave également la situation, avec des coupures de courant fréquentes ayant un impact dévastateur sur les infrastructures hydrauliques et les stations de traitement des eaux usées.

Face à ces défis, le gouvernement a lancé l’initiative « water-shifting » pour redistribuer l’eau des zones moins touchées vers celles en manque. Cependant, les experts doutent de l’efficacité à long terme de cette mesure, soulignant la nécessité de s’attaquer aux problèmes structurels sous-jacents tels que le délabrement des infrastructures et les pertes d’eau importantes.