L’ancien président mozambicain Joaquim Chissano a reconnu que, cinquante ans après l’indépendance, le pays est toujours confronté à de graves défis : pauvreté, corruption, exclusion sociale, ignorance et extrémisme violent. Il a appelé la jeunesse à s’engager activement pour poursuivre le développement national.
Intervenant à un symposium à Maputo marquant les 50 ans de l’indépendance et les 63 ans du Frelimo, Chissano a salué les acquis en matière d’éducation, de santé et de valorisation culturelle, malgré une guerre civile de 16 ans, des catastrophes naturelles et des pressions extérieures. Il a rappelé que le pays a su maintenir ses principes fondateurs.
Il a souligné l’absence d’institutions adaptées à l’indépendance au moment de la décolonisation, affirmant que c’est la clarté des objectifs et la confiance dans la créativité du peuple qui ont permis d’avancer.
Aujourd’hui, selon lui, le pays dispose d’institutions démocratiques, d’une presse libre, de libertés fondamentales, ainsi que d’une jeunesse dynamique, consciente et tournée vers l’innovation. Il appelle cette jeunesse à jouer un rôle clé dans la construction de l’indépendance économique du Mozambique, en s’appuyant sur la science, le numérique, l’éthique et la citoyenneté.
Chissano a également rappelé l’importance de préserver la paix issue de l’Accord général de paix de 1992, condition essentielle au développement. « La politique doit être un outil de transformation, et le dialogue un pilier de notre culture nationale. La diversité des idées ne doit jamais freiner notre marche vers le progrès », a-t-il conclu.
Âgé de 85 ans, Chissano, président de 1985 à 2005, fut le premier chef d’État élu démocratiquement au Mozambique. Figure historique du Frelimo, il a pris part à la lutte pour l’indépendance dès 1963.