En Guinée-Bissau, le portugais lutte pour se faire entendre

Moins de 5 % des habitants de la Guinée-Bissau parlent portugais, a révélé le ministre de l’Éducation, Herry Mané, lors de l’ouverture du premier Congrès international de l’enseignement de la langue portugaise dans le pays. Bien que le portugais soit la langue officielle, c’est le créole qui domine les échanges quotidiens, aux côtés de plus de 30 langues régionales.

Le ministre a raconté avoir été incompris en saluant en portugais dans une école où l’on parlait balanta, illustrant ainsi la faible diffusion de cette langue. Il espère que ce congrès réunissant des spécialistes de plusieurs pays lusophones permettra de renforcer l’usage du portugais, aujourd’hui marginal en dehors du système scolaire.

Selon Herry Mané, la faible utilisation du portugais est due à des facteurs culturels, la langue étant parfois perçue comme un symbole de distinction sociale. Le manque d’accès à un enseignement de qualité contribue également à cette réalité. Le gouvernement mise sur des réformes éducatives, comme l’introduction de manuels harmonisés et de tablettes dès l’école primaire, pour que les enfants « commencent à penser et parler en portugais ».

Le Portugal, via l’institut Camões, joue un rôle clé dans ce processus, en soutenant la formation d’enseignants et en finançant des programmes universitaires, dont le premier master en langue portugaise du pays prévu pour septembre. Le ministre a appelé les autres pays lusophones à soutenir également cet effort.
Le congrès, coorganisé par l’École supérieure d’éducation Tchico Té et le Centre de langue portugaise Camões I.P., se déroule jusqu’au 25 juin.