Mali : la dissolution des partis, un test démocratique sous surveillance régionale et internationale

Alors que la justice malienne doit rendre, le 1er octobre, son verdict sur la dissolution des partis politiques, l’affaire dépasse largement le seul cadre national. Elle cristallise les interrogations sur la trajectoire politique du Mali et sur ses relations avec la CEDEAO, l’Union africaine et ses partenaires internationaux.

La décision prise par décret présidentiel de dissoudre les formations politiques a été perçue, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, comme un durcissement du régime de transition. Pour les opposants et les juristes, il s’agit d’une atteinte directe aux libertés publiques et à la pluralité politique. Cette situation place Bamako dans une position délicate vis-à-vis des organisations régionales, qui exigent un retour à l’ordre constitutionnel et à un cadre démocratique crédible.

Sur le plan régional, l’affaire est scrutée de près par la CEDEAO, déjà fragilisée par les départs du Mali, du Niger et du Burkina Faso de son giron institutionnel. Une validation judiciaire de la dissolution des partis viendrait renforcer l’idée d’un isolement politique de Bamako et compliquerait toute éventuelle réconciliation avec ses voisins ouest-africains.

À l’échelle internationale, les partenaires du Mali, notamment l’Union européenne et les Nations unies, risquent d’interpréter cette décision comme une preuve supplémentaire de la dérive autoritaire de la transition. Cela pourrait peser sur la coopération économique et sécuritaire, déjà fragilisée par le retrait progressif des forces internationales et le rapprochement de Bamako avec Moscou.

En interne, la fermeture des sièges de partis et le silence des voix critiques affaiblissent la vie démocratique, laissant les médias sans interlocuteurs politiques représentatifs. Le verdict attendu le 1er octobre constituera donc un signal fort : soit il ouvre la voie à une réhabilitation du pluralisme, soit il consacre une concentration du pouvoir qui risque d’accentuer l’isolement du Mali sur la scène régionale et internationale.