Le président nigérien Abdourahamane Tiani a annoncé le maintien de la fermeture de la frontière avec le Bénin, invoquant la persistance de risques sécuritaires et d’ingérences étrangères.
S’exprimant samedi à Gaya, localité frontalière, le chef de l’État a salué la détermination des Forces de défense et de sécurité avant d’affirmer que Niamey « n’a pas d’autre choix que de garder la frontière fermée tant que la situation n’évoluera pas du côté béninois ». Selon lui, rouvrir ce passage « reviendrait à trahir les aspirations du peuple nigérien ».
Le général Tiani a accusé Cotonou d’abriter des « soldats français et belges » et de servir de base arrière à des « puissances occidentales cherchant à déstabiliser les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) ». Il a également rappelé que certaines troupes françaises avaient transité par le Bénin lors de leur retrait du Niger, évoquant la présence au port de Cotonou du bâtiment militaire Tonnerre.
Ces déclarations surviennent alors que le Bénin avait récemment tenté de renouer le dialogue avec ses voisins du Sahel. En août, Cotonou avait invité le Niger et le Burkina Faso à son défilé du 65e anniversaire de l’indépendance, une main tendue restée sans réponse.
Le climat régional reste tendu. En juin, une attaque jihadiste dans la région béninoise de l’Alibori avait coûté la vie à 54 soldats. Le gouvernement béninois avait alors pointé du doigt un « manque de coordination » côté nigérien, facilitant l’incursion des combattants du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM).
Le président Tiani a appelé ses troupes à une vigilance constante, affirmant que « l’ennemi profite du moindre relâchement » et exhortant les Nigériens à s’inspirer de leur histoire de résistance.
