Centrafrique : Dologuélé dénonce un “acharnement politique” après l’invalidation de sa nationalité

En République centrafricaine, le climat politique se crispe à l’approche de la présidentielle du 28 décembre. L’opposant Anicet-Georges Dologuélé, président de l’Union pour le renouveau centrafricain (URCA), a dénoncé ce 10 novembre à Bangui le rejet de son certificat de nationalité par la justice, une décision qu’il qualifie de « manœuvre illégale » visant à l’écarter de la course.

L’ancien Premier ministre (1999-2001), candidat malheureux aux scrutins de 2015 et 2020, avait renoncé à sa nationalité française pour se conformer à la Constitution de 2023, qui interdit la double nationalité pour les candidats à la présidence. Il affirme avoir déposé un dossier complet et en règle, et fustige « un acharnement politique guidé par la peur et la haine ».

Lors d’une conférence de presse, Dologuélé a tenu à réaffirmer son identité centrafricaine, retraçant ses origines familiales sur plusieurs générations. Il accuse l’exécutif d’exercer des pressions sur la justice et de manipuler les institutions à des fins électorales. « Le pouvoir actuel cherche à éliminer un concurrent sérieux pour protéger les intérêts d’une minorité de prédateurs », a-t-il déclaré.

L’opposant s’interroge aussi sur la fuite de documents internes de son dossier : « Pourquoi un élément de mon dossier sort-il du Conseil constitutionnel pour se retrouver au ministère de la Justice ? », a-t-il lancé, dénonçant une « justice à deux vitesses ».

Dologuélé met au défi ses adversaires de prouver, eux aussi, leurs origines centrafricaines, estimant que certains hauts responsables « ne le sont pas réellement ».

Le Conseil constitutionnel, saisi par l’Autorité nationale des élections, doit rendre sa décision finale sur la validation des candidatures le 16 novembre.