Centrafrique / CPI : le procès de Mahamat Saïd Abdel Kani s’achève, le verdict désormais attendu

Le procès de Mahamat Saïd Abdel Kani, ancien cadre influent de la Seleka en Centrafrique, est entré dans sa phase finale devant la Cour pénale internationale après plus de trois ans d’audiences. Les juges ont entamé, ce mercredi 26 novembre, leur délibéré, clôturant ainsi une procédure consacrée aux violences commises à Bangui entre avril et août 2013. À cette période, l’accusé dirigeait l’Office central de répression du banditisme (OCRB), un poste à partir duquel il est soupçonné d’avoir supervisé de graves exactions.

Mahamat Saïd Abdel Kani est poursuivi pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, notamment pour arrestations arbitraires, actes de torture et persécutions. Le bureau du procureur a présenté 58 témoins, dont les récits ont détaillé des détentions illégales, des sévices et des traitements inhumains attribués à ses hommes. Sans surprise, l’accusation a requis sa condamnation pour les sept chefs d’inculpation retenus.

Dans sa plaidoirie, le procureur adjoint Mandiaye Niang a replacé l’affaire dans le contexte politique actuel de la Centrafrique, à quelques semaines des élections prévues le 28 décembre. Il a insisté sur l’importance que la justice internationale soit « au rendez-vous » au moment où le pays tente de mettre fin à un cycle de violences. Selon lui, ce procès rappelle que la quête ou la conservation du pouvoir « ne saurait justifier le massacre d’une partie de la population ».

Les représentants des 32 victimes constituées dans le dossier ont également réclamé une condamnation, estimant que les souffrances endurées doivent être reconnues et sanctionnées.

La défense doit encore présenter ses ultimes arguments avant que les juges ne rendent leur verdict. Cette décision, très attendue en Centrafrique, pourrait constituer un jalon essentiel dans la lutte contre l’impunité.