Est de la RDC : l’ONU alerte sur une hausse des violations des droits humains en 2025

Les violations des droits humains repartent à la hausse en République démocratique du Congo (RDC). Dans son rapport semestriel, le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’Homme constate une augmentation de 11 % des abus documentés et de 12 % du nombre de victimes par rapport au second semestre 2024. Cette dégradation s’accompagne d’un élargissement du conflit dans l’est du pays, désormais touché au-delà des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

En Ituri, la situation reste particulièrement préoccupante. Les violations du droit international humanitaire y ont grimpé de 21 % en un an. Les ADF, affiliés au groupe État islamique, se distinguent comme l’un des principaux responsables : 198 atteintes et au moins 1 071 victimes recensées entre janvier et juin 2025 dans l’Ituri et le Nord-Kivu. Malgré l’état de siège et les opérations conjointes entre les forces congolaises et ougandaises, ils demeurent parmi les groupes les plus meurtriers.

Le conflit s’intensifie également en raison de la multiplication des acteurs armés. En Ituri, la Codeco, le groupe Zaïre, mais aussi de nouveaux mouvements — comme la CRP de Thomas Lubanga ou la CNLC — contribuent à la complexité croissante du paysage sécuritaire.

Les violences sexuelles connaissent elles aussi une nette progression : 266 victimes ont été enregistrées au premier semestre, soit plus du double de l’année précédente. Le Nord-Kivu concentre la majorité des cas, suivi de l’Ituri, du Sud-Kivu et du Maniema. Les groupes armés sont les principaux auteurs, mais l’ONU pointe aussi des abus commis par des membres de l’armée et de la police.

Selon le Baromètre sécuritaire du Kivu, la dynamique des violences se confirme : 145 affrontements ont été documentés en octobre, dont 89 impliquant l’AFC/M23. Les ADF demeurent le groupe le plus meurtrier, responsables de la mort de 75 civils ce mois-là.