Centrafrique : Touadéra met en avant ses avancées sécuritaires et sa diplomatie multilatérale

En République centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra a présenté, mardi 9 décembre, son discours sur l’état de la Nation. Pendant plus de deux heures, le chef de l’État a défendu son action depuis son arrivée au pouvoir en 2016, rappelant qu’il avait hérité d’un pays meurtri par la crise de 2013. Tout en admettant que les défis restent considérables, il affirme que la Centrafrique a franchi plusieurs étapes importantes, notamment dans le domaine sécuritaire.

Selon lui, l’armée nationale a été profondément restructurée. Les Forces armées centrafricaines (Faca) comptent désormais 26 000 soldats, contre 6 000 à son arrivée au pouvoir. Il ambitionne d’en porter les effectifs à 50 000 d’ici 2040. Touadéra met aussi en avant les résultats du processus de désarmement : 10 500 ex-combattants démobilisés, plus de 4 500 armes et près de 200 000 munitions récupérées. Il affirme également que onze des quatorze groupes armés signataires de l’APPR-RCA se sont auto-dissous.

Sur le plan diplomatique, le président insiste sur une politique de partenariats « gagnant-gagnant » avec des puissances aussi diverses que la France, la Chine, la Russie ou le Royaume-Uni. Il confirme également l’intérêt de Bangui pour une future adhésion aux Brics, symbole selon lui d’un alignement sur de nouvelles dynamiques géopolitiques et sur une vision multipolaire du monde.

Ce discours n’a toutefois pas convaincu l’opposition : la quasi-totalité de ses députés a brillé par son absence. Certains élus disent ne pas reconnaître dans ce bilan la réalité du pays et promettent de s’exprimer pleinement lors de l’ouverture de la campagne électorale, prévue le 13 décembre.