Au lendemain de la tentative avortée de coup d’État au Bénin, les deux officiers retenus en otage ont été libérés et le président Patrice Talon a promis des sanctions exemplaires. Si la situation semble stabilisée sur le terrain, les réseaux sociaux restent saturés de fausses informations, dont plusieurs visent directement la France.
Dès les premières heures du putsch, alors que règne une grande confusion, une rumeur affirme que des membres du gouvernement béninois se seraient réfugiés à l’ambassade de France. Le Quai d’Orsay dément immédiatement, rappelant qu’aucun responsable béninois n’y a été accueilli.
Une autre infox prend de l’ampleur lorsque le ministre de l’Intérieur, Alassane Seidou, annonce à la télévision nationale l’échec de la tentative de coup d’État. Sur Facebook et WhatsApp, certains prétendent que la vidéo serait générée par intelligence artificielle et aurait été diffusée par la diplomatie française après un piratage de Bénin TV. Là encore, tout est faux : l’allocution est authentique, enregistrée et diffusée par les chaînes nationales.
La désinformation s’intensifie ensuite autour de l’armée française. Une photo virale prétend montrer un aéronef français abattu par les mutins du Comité de la refondation militaire. Or une simple recherche inversée révèle qu’il s’agit d’un cliché de Reuters pris en Syrie en 2013, montrant un hélicoptère russe détruit par des rebelles à l’aéroport de Minnig. Rien à voir avec le Bénin.
Une autre image, montrant un Mirage 2000 présenté comme un avion français abattu près de Cotonou, est tout aussi mensongère. Le cliché, signé AFP, a été pris en avril 2023 sur la base d’Hsinchu, à Taïwan.
Ces infox illustrent la rapidité avec laquelle des campagnes de désinformation peuvent parasiter une crise politique encore en cours.
