Cameroun : Une rentrée scolaire sous haute présence militaire

cameroun-rentree-scolaireAu Cameroun, les forces de défense sont en alerte maximale pour garantir la sécurité de la rentrée scolaire cette semaine. Elles prêtent main-forte aux forces de la sécurité intérieure qui patrouillent aux abords des établissements.

Le Cameroun a été secoué par plusieurs attentats-suicides ces derniers mois. Le dernier en date, la semaine dernière, à Kerawa à la frontière du Nigeria, a fait plusieurs dizaines de morts. Dans la province de l’Extrême-Nord, certains enseignants ont repris le chemin de l’école la peur au ventre, d’autres ont préféré rester chez eux.

Malgré les mesures de sécurité prise par le gouvernement pour assurer une rentrée sereine, les habitants de l’Extrême-Nord vivent difficilement cette situation. Nkili Efoua est le principal d’une école primaire à Yaoundé. Il est aussi responsable de la communication du Syndicat national unitaire des instituteurs et des professeurs des écoles normales (Snuipen). Il confirme que le climat est tendu.

« Si on dit qu’à l’Extrême-Nord, tout se passe bien, ça veut dire que nous ne sommes pas sérieux. L’Extrême-Nord est très touché par des atrocités commises par la secte islamiste Boko Haram. Donc, l’école a commencé dans toutes les autres régions de manière à peu près normale. Dans l’Extrême-Nord, le retour a été difficile parce que les populations sont dans une insécurité totale. »

D’après ce principal d’une école élémentaire « Le gouvernement communique beaucoup sur les mesures à prendre, le contrôle, les élèves, le contrôle de tous ceux qui accèdent dans les établissements scolaires. »

Nkili Efoua témoigne également du dispositif mis en place par l’Etat pour protéger les enfants et enseignants : « Nous avons observé que le personnel de sécurité, la police, la gendarmerie, les militaires sont postés aux entrées des établissements scolaires. Pour la zone du Nord, avec la transformation de jeunes enfants en bombes humaines, ça rend la sécurité très difficile. »

Pourtant, cela ne semble pas suffisant. Nkili Efoua raconte la fuite de certains collègues : « Beaucoup de gens qui ne sont pas de la région, ceux qui sont des autres régions, qui ne sont pas des régions du septentrion, ils ont le droit de repartir mais ils seront bien obligés parce que c’est une obligation professionnelle de servir. »