Après vingt ans d’absence, le Congo-Brazzaville renoue avec les marchés financiers mondiaux

Le Congo-Brazzaville a signé son grand retour sur les marchés internationaux ce mercredi 6 novembre, après deux décennies d’absence. Le gouvernement a levé 670 millions de dollars américains grâce à l’émission d’un emprunt obligataire sur le marché principal de la Bourse de Londres. Cette opération vise à refinancer une partie de la dette publique arrivée à maturité et à consolider la stabilité budgétaire du pays.

Pour les autorités congolaises, cette levée de fonds marque un tournant. « Nos comptes sont aujourd’hui solides. Nous avons renoué avec la stabilité budgétaire et la confiance des investisseurs », s’est félicité Christian Yoka, ministre des Finances, promettant de poursuivre les réformes engagées pour consolider la crédibilité financière du Congo.

Après des années marquées par la crise économique, les arriérés de dette et les fluctuations du secteur pétrolier, Brazzaville semble bénéficier d’un regain de confiance. Le retour sur les marchés internationaux est perçu comme une reconnaissance des efforts menés pour rétablir la discipline budgétaire et améliorer la gouvernance économique.

Cependant, la société civile reste prudente. Brice Mackosso, figure de la Commission Justice et Paix de Pointe-Noire, salue les avancées mais insiste sur la nécessité d’une transparence accrue. « Il faut savoir qui sont les véritables propriétaires des entreprises opérant dans le secteur extractif. La crédibilité internationale ne suffit pas : les citoyens congolais ont aussi droit à la transparence », a-t-il souligné.

Le gouvernement s’est engagé à publier un bulletin trimestriel sur la dette publique, dans un effort de reddition de comptes. Reste à savoir si cette ouverture sur les marchés mondiaux s’accompagnera d’une réelle amélioration de la gestion économique et sociale du pays.