Sénégal : un budget 2026 adopté sous le signe du redressement financier

Les députés sénégalais ont adopté, dans la soirée du samedi 13 décembre, la loi de finances pour l’année 2026, présentée par le gouvernement comme un outil destiné à rétablir « la crédibilité des finances publiques ». Le vote intervient toutefois dans un contexte économique délicat, marqué par un niveau d’endettement élevé et des marges de manœuvre budgétaires limitées.

Selon le Fonds monétaire international, la dette du Sénégal dépasse désormais 130 % du PIB. Dans le même temps, les discussions engagées avec l’institution de Bretton Woods en vue d’un nouveau programme d’appui financier n’ont pas abouti. Malgré ce climat tendu, l’exécutif parie sur une nette accélération de la croissance économique pour renflouer les caisses de l’État. Le texte table sur un taux de 5,5 % en 2026, contre 3,7 % en 2025, hors agriculture et hydrocarbures.

Un objectif jugé ambitieux par plusieurs économistes. Ces derniers soulignent notamment l’importance de l’effort fiscal envisagé. Les autorités comptent sur de nouvelles taxes – portant sur des produits de grande consommation comme l’huile ou le riz, mais aussi sur le mobile money, le tabac ou les jeux de hasard – pour accroître rapidement les recettes. Une stratégie qui, selon les experts, risque d’affecter directement le pouvoir d’achat des ménages.

Côté financement, l’État prévoit de poursuivre ses emprunts sur les marchés afin de refinancer la dette existante, avec plus de 4 300 milliards de francs CFA à mobiliser. Certains analystes estiment qu’une restructuration encadrée par le FMI aurait rassuré davantage les investisseurs, une option écartée par le Premier ministre Ousmane Sonko.

En parallèle, le budget maintient une politique d’investissements structurants, axée sur les infrastructures et le capital humain. La loi de finances doit désormais être promulguée par le président Bassirou Diomaye Faye pour entrer en vigueur.