Le Malawi atteint l’autonomie alimentaire

Le Malawi est un petit pays enclavé de 900 km de long sur 150 km de large, assez peu connu, situé aux confins de l’Afrique de l’est et de l’Afrique australe. C’est un pays densément peuplé, 120 hab/km2,  et le climat y est propice à l’agriculture. La population y est majoritairement rurale et l’agriculture est le secteur clé du pays pourvoyant la majorité des emplois et des exportations. Les principales cultures sont le maïs, essentiellement pour la consommation ; le thé, le café, le tabac ou la canne à sucre sont quant à eux essentiellement destinés à l’exportation.

Mais le système agricole malawien, avec ses deux éléments, était instable. D’un côté l’agriculture vivrière et familiale existait difficilement : les agriculteurs ne disposaient pas de moyens matériels adéquats, engrais et outillages, pour vivre de leurs activités. De l’autre côté, une agriculture industrielle exportatrice gourmande en terre et en main d’œuvre.

Pour soutenir le développement économique et favoriser la sécurité alimentaire du pays, l’Etat, via plusieurs institutions, régulait les prix des denrées agricoles et organisait les réserves de grains. Il promouvait également de nouvelles techniques et subventionnait les intrants (les engrais chimiques). Malheureusement, la forte dette du Malawi et les pressions du FMI et de la Banque Mondiale pour la privatisation du secteur agricole et l’arrêt des coûteuses subventions de l’Etat ajoutées à une succession de sécheresses et d’inondations ont conduit à un enchainement de crises alimentaires depuis 2002.

En 2005, le gouvernement, sur ses fonds propres et contre l’avis des bailleurs de fonds internationaux, a renoué avec sa politique de subventionnement des intrants. Le prix des engrais à diminué de 80%, 30 kwachas, la monnaie locale, le kilo au lieu de 650 kwachas. L’année suivante, en 2006, la récolte de maïs doublait et passait à 2.7 millions de tonnes, permettant non seulement de satisfaire les besoins intérieurs du pays mais également d’exporter des centaines de milliers de tonnes de maïs, faisant du Malawi un exemple africain en matière de sécurité alimentaire.