RDC : dans le Tanganyika, l’espoir fragile des déplacés fuyant la guerre du M23

Dans la province du Tanganyika, à l’est de la République démocratique du Congo, des milliers de familles ayant fui les violences dans le Nord et le Sud-Kivu tentent de reconstruire leur vie. Depuis 2022, les affrontements entre l’armée congolaise et le groupe AFC/M23, soutenu par le Rwanda selon Kinshasa, ont provoqué des mouvements massifs de population.

À Kalemie, chef-lieu du Tanganyika, le camp de Katanika 2 accueille aujourd’hui plus de 10 000 déplacés venus de Goma, Bukavu ou Uvira. « Nous avons fui la guerre du M23, raconte Rebecca, présidente du camp. Les habitants de Kalemie nous ont accueillis et offert un terrain pour nous reposer. » Le site, né spontanément début 2025, continue de croître avec l’arrivée quotidienne de nouvelles familles.

Les conditions de vie y restent précaires : manque de nourriture, d’abris et d’accès à l’éducation. « Nous dormons dehors, les enfants ne vont pas à l’école », déplore Léonard, père de famille originaire de Bukavu. Pourtant, pour beaucoup, la sécurité retrouvée compense les difficultés. « Ici, pas de tirs ni de morts, c’est déjà un paradis », confie Christian, un autre déplacé.

Dans certaines localités comme Kabimba, les déplacés sont directement intégrés dans les communautés d’accueil. Les écoles locales ont ouvert leurs portes aux enfants venus des zones de guerre. « Cela évite la stigmatisation », explique Danièle Monni du HCR. Le directeur d’une école, Moïse Mukambama, dit avoir accueilli près de 100 élèves supplémentaires, portant l’effectif total à 400.

Si certains déplacés envisagent de s’installer durablement, d’autres espèrent encore rentrer chez eux lorsque la paix reviendra dans les Kivus.