Côte d’Ivoire : Les ex-combattants doivent remettre les armes aux autorités

armement-civA Bouaké, l’ancienne capitale des rebelles des Forces nouvelles (FN), les anciens ennemis se réinsèrent ensemble, et pansent les plaies. C’est ainsi que dans le camp de l’Onuci, à la sortie de la ville, sont réunis d’anciens combattants des FN ou des groupes d’auto-défense pro-Laurent Gbagbo. En tout, 361 «stagiaires» dont 21 femmes, se retrouvent dans ce camp après s’être désarmés puis démobilisés.

Au camp de socialisation de Bouaké, ces ex-combattants bénéficient d’un appui psychologique, imaginent leur futur en se formant à un métier et se lancent dans la vie civile. « Au final, on s’est sensibilisé entre nous et on s’entraide car on aspire à la même chose, une vie sereine et en paix », confie Abdoulaye Coulibaly, 35 ans, qui a rendu son MAS 36 et s’apprête à ouvrir une ferme de volaille à Bouaké avec les 800 000 FCFA d’aide (1 220 euros) qu’il a reçues.

Plus loin, un groupe d’une cinquantaine d’anciens combattants vêtus d’un uniforme vert suivent un cours en plein air. Plusieurs d’entre eux ont été « récupérés » dans des lieux publics tels que des hôtels et des universités au cours de l’opération Bonheur lancée début juin, pour extirper des éléments des FRCI à qui certains anciens commandants de zone faisaient miroiter une intégration dans l’armée.

Cette étape de « resocialisation », créée par l’Autorité de désarmement, démobilisation et réinsertion (ADDR) dirigée par Fidèle Sarrasaro qui vient d’être nommé conseiller du chef de l’Etat, Alassane Ouattara, est une première.
Sur tout le territoire ivoirien, l’ultimatum avait été fixé au 30 juin : plus question pour les ex-combattants de circuler armés. « C’est terminé. Ceux que nous verrons avec des armes qui n’ont pas le droit de les porter, seront neutralisés par la force et seront traduits devant la justice », a affirmé Alassane Ouattara.

Sur la voie menant à la prochaine élection présidentielle, prévue en octobre, le président a opté pour la fermeté afin de fermer la parenthèse des ex-combattants, qui selon des analystes, maintenaient le pays dans un climat pesant, faisant de leur avenir un enjeu important.