Côte d’Ivoire: la Conariv dénonce un «malaise profond»

CONARIVLe président de la commission nationale pour la réconciliation et l’indemnisation des victimes (CONARIV) de la crise ivoirienne, Mgr Siméon Ahouana Djro a déploré mercredi, «le malaise profond» qui règne dans le pays, cinq ans après la fin de la crise postélectorale déclenchée suite au refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à Alassane Ouattara, déclaré vainqueur de la présidentielle de novembre 2010.

Compte tenu de la stabilité et de la croissance économique que connait le pays, « il convient, à présent, de mettre un accent particulier sur les initiatives en faveur de la réconciliation» a estimé le prélat Ahouana, au cours de la cérémonie de remise du rapport de la CONARIV au président Ouattara.

La CONARIV a remplacé mi-décembre la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) aux résultats contrastés, dont Mgr Ahouana était également un vice-président.

« Malgré une élection présidentielle apaisée et les nombreux efforts en faveur de la réconciliation, les poches de division demeurent, les cœurs sont encore chargés de rancœurs, de frustrations, d’amertumes et d’esprit de vengeance », a fait remarquer le président de la CONARIV.

Le président Ouattara a promis pour sa part de «jouer sa partition en faveur de la réconciliation et du renforcement de la cohésion sociale», réitérant à nouveau, son appel aux «Ivoiriens encore exilés de rentrer au pays».

En Côte d’Ivoire, l’opposition et la société civile accusent le pouvoir d’effectuer une « justice des vainqueurs » en ne s’intéressant qu’à la seule poursuite et la condamnation judiciaire des membres du camp Gbagbo.

Le long procès il y a un an et demi devant la justice ivoirienne de 78 responsables de l’ancien régime, dont l’ex-Première dame, Simone Gbagbo, condamnée à 20 ans de prison en mars 2015, a ravivé les critiques contre le régime.

Depuis la fin de la crise postélectorale, aucun membre de l’ex-rébellion ivoirienne et du camp Ouattara n’a été inquiété, bien qu’ils sont accusés par de nombreux rapports dont ceux de l’ONU de violations de droit de l’homme,.