ONU: Londres et Washington réclament des sanctions contre le gouvernement sud-soudanais

sud-soudan-accordLes Etats-Unis et le Royaume-Uni ont appelé ce mardi l’ONU, à imposer de nouvelles sanctions contre le gouvernement du Soudan du Sud après son refus de signer un accord de paix en vue de mettre fin à une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts.

« Le nouvel échec des négociations est scandaleux », a réagi David Pressman, l’envoyé américain à l’ONU pour les affaires politiques. «Les 15 membres du Conseil de sécurité de l’ONU doivent agir pour mobiliser nos ressources collectives et faire monter la pression en conséquence sur ceux qui frustrent les efforts de paix», a-t-il ajouté.

L’accord de paix a été négocié par le groupe de médiation internationale « IGAD » qui comprend les huit pays de l’organisation intergouvernementale est-africaine, l’ONU, l’Union européenne, l’Union africaine, la Chine, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, pour mettre fin à vingt mois de guerre civile, déclenchée fin 2013 dans le Soudan du Sud.

Le président sud-soudanais, Salva Kiir a refusé lundi de signer l’accord de paix à Addis-Abeba en Ethiopie, demandant un délai supplémentaire de 15 jours. En revanche, le chef de la rébellion, l’ancien vice-président Riek Machar a ratifié ledit accord.

« Nous sommes extrêmement déçus que le gouvernement du Soudan du Sud mené par le président Kiir ait une nouvelle fois gâché une chance de paix en refusant de signer cet accord », a réagi Susan Rice, conseillère du président américain, Barack Obama, dénonçant en termes très fermes, cette absence de leadership.

« Si le gouvernement ne signe pas l’accord IGAD, nous devrons tous nous montrer fermes au cours des prochaines étapes », a déclaré pour sa part l’ambassadeur adjoint britannique à l’ONU, Peter Wilson ajoutant que « nous ne pouvons pas rester impassibles ».

Le Conseil de sécurité de l’ONU a décrété en juillet de premières sanctions contre six chefs militaires sud-soudanais: trois du côté des forces gouvernementales et trois du côté des rebelles.

Le Conseil envisage désormais d’ajouter plus de responsables sur cette liste et d’introduire un embargo sur les armes. Ses membres débattront de possibles nouvelles sanctions lors d’une réunion prévue mardi prochain.

La Chine, qui a des intérêts pétroliers au Soudan du Sud, est partisane de laisser plus de temps au gouvernement de Salva Kiir. « La meilleure solution serait de parvenir à un accord », a déclaré l’ambassadeur chinois à l’ONU, Liu Jieyi.

Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, a lui salué ce mardi la signature de l’accord par le chef de la rébellion et exprimé son profond espoir de voir le président Kiir signer à son tour, l’accord d’ici 15 jours.

Le Soudan du Sud, le plus jeune État du monde, a proclamé son indépendance en juillet 2011 après 30 ans de confrontations entre la rébellion et les autorités de Khartoum. Il a replongé dans la guerre en décembre 2013. Un conflit marqué par des massacres et atrocités contre des civils, qui a fait des dizaines de milliers de morts et de déplacés.