L’opposition ivoirienne affirme avoir été empêchée de se réunir à Korhogo

cnc-civ1Des opposants ivoiriens ont affirmé ce lundi, avoir été empêchés de tenir un meeting à Korhogo (nord, fief du parti au pouvoir), à moins de deux mois de l’élection présidentielle, qualifiée de cruciale pour la stabilisation du pays.

« Nos installations du meeting ont toutes été saccagées par des jeunes du parti au pouvoir », a dénoncé David Samba, membre de la Coalition nationale pour le changement (CNC). La CNC avait prévu samedi à Korhogo, principale ville du nord de la Côte d’ivoire, un rassemblement « dans le cadre de ses activités de sensibilisation».

La police débordée après des échauffourées entre jeunes pro-CNC et ceux proches du régime, a demandé à la délégation de la CNC de quitter la ville, a affirmé Samba.

Mais pour Joël N’Guessan, porte-parole du Rassemblement des républicains (RDR, au pouvoir), le meeting a avorté en raison des « dissensions internes au sein de l’opposition ». Le RDR « n’est mêlé ni de près, ni de loin à cette situation », a-t-il insisté.

Le parti de l’ex-président Laurent Gbagbo a aussi exprimé son inquiétude de ne pas pouvoir faire campagne dans les zones acquises au chef de l’Etat, Alassane Ouattara. « On ne peut pas aller à Abobo (un quartier d’Abidjan, fief du président Ouattara) pour y faire un meeting », a assuré Marcel Gossio, directeur de campagne de Pascal Affi N’Guessan, chef du parti de Gbagbo, exprimant ses « préoccupations sur la tenue du scrutin ».

« Nous ne voulons plus d’une autre crise postélectorale », a-t-il martelé. En 2010-2011, plus de 3.000 Ivoiriens ont été tués en cinq mois de violences causées par le refus de Gbagbo de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010.

Le gouvernement doit garantir la sécurité des opposants sur toute l’étendue du territoire « sinon nous aviserons », a poursuivi Gossio, sans plus de précisions.

« Pas de boycott, mais pas d’élections dans les conditions actuelles… Sinon, ce sera le chaos, la violence », a renchéri Mamadou Koulibaly, fondateur du Lider, un autre parti d’opposition et ancien président de l’Assemblée nationale sous l’ex-chef de l’Etat Laurent Gbagbo.

En revanche, le président sortant, Ouattara, qui a déjà déposé sa candidature auprès de la commission électorale, a assuré que « toutes les conditions sont réunies pour des élections équitables, justes, dans un climat apaisé».

«J’ai demandé au gouvernement de prendre toutes les mesures nécessaires» pour «assurer la sécurité des Ivoiriens», a déclaré Ouattara dans message adressé à la nation il y a dix jours, a l’occasion de la célébration de la fête de l’indépendance.