Deux attaques sanglantes survenues dans le nord du Mozambique, imputées à des insurgés affiliés à Daech, ont ravivé les inquiétudes liées à l’insécurité croissante dans la région de Niassa. Le 19 avril, un groupe armé d’environ 40 individus a pris d’assaut le luxueux camp de chasse Kambako, propriété de la société sud-africaine Chapungu-Kambako Safaris, situé dans la réserve spéciale du Niassa. Deux membres du personnel y ont été décapités, et le camp, récemment approvisionné pour la saison de chasse, a été entièrement détruit par un incendie volontaire.
Selon la société, les assaillants – déguisés en gardes forestiers – ont pillé le site, détruisant tout ce qu’ils n’ont pas emporté, dont des stocks de carburant, du matériel mécanique, des radios, et des équipements solaires. Quatre employés auraient été capturés et une rançon d’environ 860 000 rands aurait été exigée.
Le cofondateur Jumbo Moore a exprimé son désarroi face à la perte de deux décennies d’efforts de conservation et de développement local, tout en assurant que l’attaque ne signerait pas la fin de Kambako.
Dix jours plus tard, une seconde attaque a visé un autre camp de chasse, Mariri, toujours dans la province de Niassa. Peu d’informations ont été divulguées, mais la police a confirmé l’ouverture d’une enquête.
Le 30 avril, l’agence Amaq, liée à Daech, a revendiqué les attaques via les réseaux sociaux, affirmant que les cibles étaient des complexes touristiques appartenant à des chrétiens étrangers, et que six soldats mozambicains auraient également été tués.
En réaction, l’ambassade des États-Unis au Mozambique a émis une alerte de sécurité à l’intention de ses ressortissants, recommandant d’éviter la région. Selon des sources relayées par le journaliste De Wet Potgieter, les commandants de Daech auraient planifié une intensification des violences dans plusieurs zones du nord du pays, incluant des enlèvements et embuscades.