Le Conseil constitutionnel camerounais a confirmé, ce lundi 27 octobre, la victoire de Paul Biya à l’élection présidentielle, lui ouvrant la voie vers un huitième mandat. Mais cette annonce a aussitôt provoqué des tensions dans plusieurs villes, notamment à Douala et Garoua, fiefs de l’opposition.
À Douala, la situation est particulièrement tendue dans le quartier populaire de New Bell, où des manifestations ont éclaté dimanche, faisant quatre morts selon les autorités locales. Depuis l’annonce officielle des résultats, l’armée et la police ont instauré un blocus partiel du quartier, multipliant les patrouilles et contrôles. Des tirs de gaz lacrymogène ont été utilisés pour disperser les premiers rassemblements de jeunes dénonçant la « victoire volée » du président sortant, au pouvoir depuis 1982.
À Garoua, dans le nord du pays, des affrontements ont opposé les partisans de l’opposant Issa Tchiroma Bakary aux forces de l’ordre autour de sa résidence de Marouaré, où il s’est retranché depuis le scrutin du 12 octobre. Des coups de feu auraient été entendus, selon les médias locaux. Des heurts ont aussi éclaté près du domicile de Yerima Dewa, ancien vice-président et proche de l’opposant.
Face à la dégradation de la situation, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a appelé « à la retenue » et demandé l’ouverture d’enquêtes sur les violences. L’organisme onusien affirme avoir reçu des informations « choquantes » faisant état de personnes tuées, blessées ou arrêtées lors des manifestations liées à l’annonce des résultats.
