Niger : un an après son arrestation, Moussa Tchangari demeure détenu dans l’attente d’une décision judiciaire

Un an après son arrestation à Niamey, le 3 décembre 2024, le défenseur des droits humains Moussa Tchangari reste détenu à la prison de Filingué, à 180 kilomètres de la capitale. Figure majeure de la société civile et secrétaire général de l’ONG Alternative espaces citoyens, il est poursuivi pour « atteinte à la défense nationale », « apologie du terrorisme », « complot contre l’autorité de l’État » et « intelligence avec une puissance étrangère ». L’enquête judiciaire est toujours en cours.

Selon ses proches, Moussa Tchangari est en bonne santé et conserve un moral solide. Dix mois après son arrestation, il a finalement été auditionné à deux reprises, en octobre, par le doyen des juges d’instruction en présence de ses avocats. Ce dernier doit désormais décider de la suite à donner au dossier.

L’opposant avait été appréhendé à son domicile par des hommes armés, sans mandat, avant d’être placé sous mandat de dépôt un mois plus tard. Sa détention s’inscrit dans un contexte de tensions persistantes entre les autorités militaires au pouvoir et les voix critiques issues de la société civile.

Déjà interpellé à trois reprises au cours de la dernière décennie, en 2015, 2018 et 2020, Moussa Tchangari est considéré par de nombreuses organisations de défense des droits humains – FIDH, Amnesty International – comme victime d’une détention arbitraire liée à sa liberté de parole.

Six experts des Nations unies ont également adressé une lettre officielle aux autorités nigériennes pour demander des explications sur les conditions de son incarcération et exprimer leur inquiétude. À ce jour, aucune réponse n’a été fournie.